Sarh... aujourd\'hui et demain !

MESSE CHRISMALE  01.04.2010

(Cathédrale de Sarh)

Mot d'accueil

Chers frères et sœurs, bien aimés de Dieu des paroisses de la ville de Sarh,vous êtes venus nombreux en cette Eglise - Cathédrale de Sarh répondre à notre appel. Vous manifestez ainsi votre amour à l'Eglise et votre attachement à vos pasteurs qui fêtent aujourd'hui avec tous les prêtres du monde entier, l'institution du sacrement de l'ordre et l'Eucharistie. Deux sacrements intimement liés. C'est aussi la fête de la charité et de l'amour fraternel.

Vous voyez vos prêtres venus nombreux représenter tous les autres prêtres du diocèse m'entourer pour cette messe chrismale en cette année sacerdotale. Nous sommes d'autant pus heureux que le 1° avril est l'anniversaire de l'ordination de notre premier pasteur Mgr Henri VENIAT qui de là Haut communie à cette célébration qu'il a présidée pendant 25 ans comme évêque de SARH.

Je vous accueille avec affection et reconnaissance et je vous invite à faire de même les uns envers les autres car la célébration que nous allons vivre, plus qu'une messe rituelle nous replace au cœur de notre vocation chrétienne et sacerdotale à vivre au quotidien.

Puisse cette célébration affermir notre communion dans le sacerdoce et nous enraciner dans notre mission de réconciliation, de justice et de paix.

HOMELIE

Chers frères dans le sacerdoce

Chers frères et sœurs bien-aimés de Dieu

En écoutant la Parole de Dieu qui vient de nous être proclamée, comment ne pas entrer dans ce mouvement d'action de grâces pour notre vocation chrétienne et sacerdotale. Nous exprimons cette reconnaissance à Jésus-Christ, « le Premier-né …le roi des rois de la terre » parce qu'il nous aime, lui qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père…A lui la gloire pour les siècles des siècles »

Tout au long de cette année sacerdotale, nous avons médité sur notre vocation sacerdotale et nous en avons réalisé la grandeur et la dignité. La Parole de Dieu que nous venons d'entendre vient nous les rappeler. « L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter aux pauvres la bonne nouvelle, guérir ceux qui ont le cœur brisé, apporter la délivrance aux prisonniers, la liberté aux captifs, et annoncer une année de grâces accordée par le Seigneur »  une année de jubilé…

Cette Parole, nous venons de l'entendre par deux fois (de la bouche d'Isaïe et de Jésus). A qui s'adresse-t-elle ?…Si nous croyons que « c'est aujourd'hui que cette parole s'accomplit » comme le dit le Christ, alors c'est nous tous qui sommes concernés, c'est à nous tous qu'elle s'adresse.

Oui cette Parole s'adresse à tout baptisé, à tout disciple du Christ car au jour de notre baptême et de notre confirmation, Dieu nous a oint du St Chrême parfumé, il a fait de nous ses enfants et nous nous a rendu la dignité des enfants de Dieu perverti par le péché. Il nous envoie dans le monde avec mission d' annoncer la Bonne Nouvelle, de guérir les cœurs, de délivrer les prisonniers et les captifs, d'annoncer les bienfaits de Dieu….

Cette parole s'adresse plus particulièrement encore à nous prêtres car nous avons reçu une troisième onction (et nous les évêques une quatrième onction) du Saint Chrême qui nous consacre, qui nous met à part à la disposition du Seigneur pour ne faire que cela…Annoncer la Bonne Nouvelle, guérir les cœurs, délivrer les prisonniers et les captifs, annoncer les bienfaits de Dieu.

« A celui qui a on donnera encore…a celui qui a reçu davantage, on en réclamera davantage…Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le Christ »(…) Alors voyez chers frères prêtres comme est grande notre responsabilité face à Dieu et à son peuple! 

Mais …

<!--[if !supportLists]-->-         <!--[endif]-->comment libérer les autres si nous ne sommes pas nous-

mêmes libérés de tout ce qui nous empêche de nous rendre totalement disponibles et ainsi ressembler vraiment à Jésus-Christ dans l'accomplissement de cette mission?

<!--[if !supportLists]-->-         <!--[endif]-->Comment annoncer  l'année jubilaire à notre Eglise-

Famille de Dieu qui est à Sarh comme un temps exceptionnel de bienfaits si nous ne nous ouvrons pas au changement, à la conversion du coeur?

<!--[if !supportLists]-->-         <!--[endif]-->Comment aider notre Eglise-Famille de Dieu à vivre avec

fruits les enseignements du II° synode des évêques assemblée spéciale pour l'Afrique dont le thème a été « l'Eglise en Afrique au service de la réconciliation de la justice et de la paix… »  si nous continuons à vouloir vivre dans la médiocrité  et à nous contenter de faire le minimum ?

Comme au temps du prophète Malachie, le Seigneur vient en personne s'installer dans son Temple pour purifier son peuple…afin que son sacrifice lui soit agréable. Il commence par purifier les fils de Lévi, les prêtres, ceux qui sont chargés de purifier les autres tribus…car comment purifier si on ne l'est pas soi-même? (cf Ml 3,1.3-4)

 Chers frères et sœurs, nous avons réalisé combien votre attente est grande de nous voir tenir vraiment  la place de Jésus-Christ au milieu de vous dans votre vie quotidienne. Nous avons réalisé aussi combien nous ne nous sommes pas toujours bien acquitté de cette mission de rendre le Christ présent à vous nos frères et sœurs en vous réunissant autour de sa Parole ou de la Table eucharistique, en le portant personnellement dans nos personnes partout où nous allons.

Nous avons reçu mission comme le Christ de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés. Cette unité doit se vivre d'abord au niveau des disciples que nous sommes. Connaissant les faiblesses de ses disciples, Jésus a demandé au Père cette unité le soir du premier Jeudi Saint. « Père, je te prie …qu'ils soient UN comme Toi et Moi afin que le monde croie que c'est Toi tu m'as envoyé  »

Cette unité a été souvent mise à rude épreuve tout au long de l'Histoire de l'Eglise…elle a provoqué des schismes et des divisions dont nous portons encore les conséquences aujourd'hui. Notre jeune et petite Eglise-Famille de Sarh malgré sa courte histoire n'en est pas épargnée. Ces cinq dernières années, nous avons souffert de querelles internes dans nos communautés sacerdotales et chrétiennes, dans nos paroisses et dans notre diocèse. 

Nous voulons en ce jour confesser avec humilité tout d'abord notre reconnaissance au Christ qui nous fait une telle confiance en nous associant si étroitement et si intimement à sa mission de réconciliation de justice et de paix.

Mais nous confessons aussi en même temps que nous n'avons pas toujours assuré comme il faut cette mission de confiance qui fait de nous ses représentants au milieu de vous. Nous allons tout à l'heure renouveler nos engagements sacerdotaux, mais nous voulons avant tout demander pardon à Dieu et à vous, peuple chrétien,  pour toutes les fautes liées à l'exercice de notre ministère sacerdotal et que nous avons commises.

<!--[if !supportLists]-->-         <!--[endif]-->Si nous avons porté atteinte à l'unité de l'Eglise, à la

bonne réputation des prêtres et de l'Eglise par nos paroles de médisances, nos mésententes, nos actes ou nos comportements indignes de serviteurs de Dieu…nous vous en demandons pardon.

<!--[if !supportLists]-->-         <!--[endif]-->Si nous avons abusé de la confiance des chrétiens  en gaspillant la vie des personnes et

leurs biens, nous vous en demandons pardon

<!--[if !supportLists]-->-         <!--[endif]-->Si nous avons fréquenté des lieux où nous ne devions pas aller (bars, vente à domicile,

pari-vente…) nous vous en demandons pardon.

<!--[if !supportLists]-->-         <!--[endif]-->Si nous nous sommes conduits envers vous avec

arrogance comme des maîtres absolus et non des serviteurs de Dieu…nous vous en demandons pardon

<!--[if !supportLists]-->-         <!--[endif]-->Si moi comme évêque je n'ai pas su vous accueillir, vous

écouter et vous aider à grandir dans la foi, dans l'amour de Dieu et du prochain, je vous en demande personnellement pardon.

<!--[if !supportLists]-->-         <!--[endif]-->Si à mes prêtres j'ai fait du tort par des décisions injustes

ou si je leur ai manqué d'amour, de respect,  ou d'attention, je leur en demande humblement pardon.

Chers frères et sœurs, bien aimés de Dieu, MERCI de votre patience envers nous. Nous vous demandons de nous aider à devenir ce que vous voulez que nous soyons au milieu de vous. Pour vous nous sommes prêtres,   avec vous nous sommes des chrétiens et comme vous serviteurs de Jésus-Christ. AMEN