Sarh... aujourd\'hui et demain !

Homélie de la messe chrismale

HOMELIE de la messe chrismale

 « Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts, le souverain des rois de la terre… »

Frères et sœurs Bien aimés de Dieu

Dans l’Evangile que nous venons d’écouter, nous comprenons que Jésus a mis d’emblée les trois années de sa vie publique sous le signe du Jubilé annoncé par la première lecture du prophète Isaïe : « le Seigneur m’a envoyé proclamer une année de bienfaits qu’il accorde …». Les signes en sont les nombreuses guérisons physiques, morales et spirituelles que nous rapportent les évangiles.

A nous qui célébrons cette année le premier jubilé de l’Eglise-Famille de Dieu qui est à Sarh, le Seigneur offre un temps exceptionnel de manifestations de sa présence vivifiante et sanctifiante dans les différents aspects et sphères de notre vie quotidienne en Eglise ou en société.

Cette célébration de la messe chrismale est une fois de plus l’occasion de méditer sur la redoutable et exaltante tâche qui nous incombe à nous prêtres, de convaincre nos frères et sœurs que c’est « aujourd’hui que s’accomplit cette parole de l’Ecriture » que nous venons d’entendre… C’est de rappeler à tous que le salut de Dieu est d’actualité et est en œuvre..

Nous sommes en effet chargés de faire en sorte que cette année soit sentie et vécue par chaque fidèle du Christ comme un temps particulier de grâces que le Seigneur fait à chaque baptisé et à toute notre Eglise-Famille. Partout dans le diocèse, des comités de jubilés se sont mis en place pour aider les personnes, les communautés et les familles à être conscientes du caractère exceptionnel de ce temps.

La récente promulgation de l’acte d’obtention des indulgences nous impliquent davantage encore comme prêtres car il s’agit de réconcilier des frères et des sœurs qui pour une raison de faiblesse humaine se sont éloignés de la foi de l’Eglise catholique ou se sont mis hors de la communion avec Dieu et avec leurs frères et sœurs.

Pour comprendre le sens de l’indulgence, nous avons rappelé ces paroles du Serviteur de Dieu…bientôt Bienheureux Jean-Paul II quand il ouvrait le Grand  Jubilé de l’an 2000 :

« Le sommet du Jubilé est la rencontre de Dieu le Père, par le Christ Sauveur, présent en son Eglise, de manière spéciale par les sacrements. C’est pourquoi tout cheminement jubilaire… a pour point d départ et d’arrivée la célébration du sacrement de la réconciliation : c’est là la rencontre transformante qui ouvre au don de l’indulgence pour soi et pour les autres »

Nous avons tous besoin de réconciliation. Elle passe par la conversion entendue dans le sens le plus commun : abandonner le mal pour faire le bien. Mais plus que les autres chrétiens, nous prêtres, avons besoin d’une conversion spéciale qui consiste à renoncer à la récompense légitime…qu’on pourrait être tenté de croire mériter …être capable de se détacher de tout ce que l'on a fait, en se répétant à soi-même, le conseil du Christ  à ses disciples bien méritants:

« Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous avons fait ce que nous devions faire » (Lc 17, 10).

Ainsi nous recentrons notre engagement sacerdotal sur le sacerdoce de serviteur que le Christ a institué. Il a pris le risque de nous confier le ministère sacerdotal et de faire de nous des intendants de ses mystères. Nous reconnaissons humblement avec St Paul que c’est un  « trésor que  nous portons dans des vases d’argile »(2 Co 4,7-10)

Quand une tâche est ardue on dit à juste titre que c’est « un sacerdoce »…C’est dire les difficultés qui ne manquent pas dans l’exercice de notre ministère sacerdotal...Saint Paul en énumère quelques uns en 2Co.11, 23-28 :

 …"la fatigue... la prison... les coups... le danger de mort.. la bastonnade…la lapidation…le naufrage...dangers des routes, des fleuves, dangers des bandits, dangers des faux- frères, de la part de  non-chrétiens, dangers de  la ville, de la campagne… la peine, les nuits sans sommeil, la faim et la soif…

Comme saint Paul, apprenons à les affronter avec courage par amour du Christ et de son Evangile. Il est clair qu'il ne lui aurait pas été possible d'affronter des situations aussi difficiles et parfois désespérées, s'il n'avait pas inscrit le Christ et son évangile en valeur absolue dans sa vie. ‘est pourquoi il écrit aux corinthiens:

"… l'amour du Christ nous saisit... afin que les vivants n'aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux" (2 Co 5, 14-15).

Chers frères dans le sacerdoce, nos frères et sœurs chrétiens nous aiment beaucoup, nous comprennent et portent avec nous ces difficultés. Ils sont venus nombreux ce soir pour nous exprimer leur soutien, leur reconnaissance, pour prier avec nous et pour nous.

Unissons-nous tous ensemble à la prière du Christ dite « prière sacerdotale » pour demander au Père : 

-          de protéger les prêtres de l’ennemi que le Christ appelle « le mauvais » afin qu’aucun d’eux ne se perde.

-          de les garder dans l’unité pour que le monde croie…

-          de les consacrer par la Parole de vérité qu’ils annoncent

-          de leur faire sentir l’amour que le Père et leur frères leur portent.

-          de veiller attentivement sur tous ceux et celles qui attendent encore de croire au Christ par leur enseignement.

« A celui lui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous un royaume et les prêtres de Dieu son Père, à lui gloire et puissance pour les siècles des siècles ». Amen.

 

 



22/04/2011
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 66 autres membres