Sarh... aujourd\'hui et demain !

Chers frères et sœurs Bien aimés de Dieu

Eglise-Famille de Dieu qui est à Sarh et dans le monde entier,

Crions de joie pour le Seigneur

Oui rendons-lui grâces car Il est bon. Il continue de faire des merveilles pour nous. Il continue d’appeler et d’envoyer des ouvriers à sa moisson : avant hier deux, hier deux et aujourd’hui trois…Il y’a vraiment de quoi lui rendre grâces. Mais la moisson est toujours abondante et les ouvriers toujours si peu nombreux. Continuons de le prier pour qu’Il continue d’envoyer des ouvriers pour la récolte.

Charlot, Blaise et Barnabé, ces jeunes pour lesquels nous sommes ici rassemblés ne sont pas tombés du ciel, mais ils sont des nôtres. Ils appartiennent à nos familles, ils ont été nos compagnons d’école ou de jeux :ils sont simplement de nos relations. Mais qu’est-ce qu’ils ont de particulier pour mériter un tel rassemblement de foule ?

C’est parce que le Seigneur veut nous les donner aujourd’hui comme prêtres, ses prêtres selon le sacerdoce nouveau dont il est lui-même le fondateur. Oui nous sommes venus comme témoins de l’engagement que Dieu va prendre envers eux en les appelant à son service. Nous sommes venus aussi comme témoins de l’engagement qu’ils prennent au nom de Dieu pour se mettre à son service dans l’Eglise. Ils vont devenir « serviteurs de Dieu » et serviteurs de leurs frères et sœurs dans l’Eglise : c’est tout un.

Le vrai sens du mot « service » ou « ministère » c’est le travail que l’esclave fait pour son maître…le serviteur pour son patron…. Le service devient alors un devoir qui exige application et gratuité. Ce sens se perd avec les usages qu’on en fait aujourd’hui… Allez dire à un ministre aujourd’hui qu’il fait un travail d’esclave…alors qu’il est bien un serviteur de l’Etat…et quand on veut obtenir quelque avantage de quelqu’un sans passer par les conditions requises, on dit qu’on lui « demande un service »…et cela n’est jamais gratuit comme nous le savons tous…cela s’appelle simplement de la corruption.

Dans l’Eglise, toute activité est un service, un ministère ; et celui qui l’exerce est appelé à se conformer au modèle et à l’esprit de celui qui l’a fondée et a institué ses services : JESUS-CHRIST. L’Evangile qui vient de nous être proclamé nous met face à cette réalité. Jésus se fait serviteur et introduit les disciples au cœur de sa mission …

« Quand l’heure fut venue »…Il leur a montré jusqu’où peut entraîner l’amour de Dieu et des autres : « il les aima jusqu’au bout », jusqu’à l’extrême …en s’abaissant devant eux. C’est par amour pour l’humanité et pour son salut que tout Dieu qu’il est il a accepté de prendre notre condition humaine et d’occuper la dernière place… Il s’est dépouillé de tout ce qui fait la gloire des hommes…et l’Evangile le souligne : « il se lève de table (la place du patron), enlève ses habits…(ce qui fait la gloire des hommes)…et presque nu, il se met à genoux aux pieds de ses disciples pour les leur laver…

Il n’a pas démissionné de son rôle de maître puisqu’il reprend ses habits après cela. Il veut leur enseigner par ce geste que toute sa vie a été cela : le service des autres. Tout « Maître et Seigneur » qu’il est, il se fait le « serviteur » de tous ses disciples…même de celui Judas qui va le trahir et de Simon-Pierre qui va le renier… Le Maitre et le Serviteur ne font qu’un…c’est ce qui trouble Simon-Pierre.

Jesus leur demande de faire de même à leur tour avec les autres….car « le serviteur n’est pas au dessus de son maître ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé ». C’est à leur capacité de se dépouiller de toutes les considérations humaines pour se mettre totalement au service de leurs frères et sœurs qu’ils seront les vrais disciples du Maître. …C’est une règle instituée pour tout disciple dans l’Eglise. Cela demande le bon discernement et le bon jugement que Salomon demande à Dieu…

Dieu fait une faveur à Salomon. Il lui propose de demander ce qu’il veut pour commencer son règne à la place de son père le Roi David.…Salomon ne demande ni de longues années de règne,  ni la mort de ses ennemis, ni la richesse…mais il demande « la sagesse »…non une sagesse de philosophe, mais une sagesse pratique…non une sagesse pour sa propre conduite…mais « pour gouverner…diriger ce peuple » que Dieu a élu, ce peuple si nombreux… que Dieu connaît pour sa têtutesse et qu’il aime.

C’est cette capacité de discerner entre le bien et le mal, entre l’essentiel et le superflu, entre ce qui construit la vie des hommes et ce qui la détruit. Voilà ce que nos frères et fils demandent à Dieu pour leur service sacerdotal. Après de longues années de discernement ils ont déjà fait un choix fondamental : ce n’est ni avec de l’or ni avec de l’argent qu’ils vont contribuer au salut des leurs…Mais ils ont quelque chose de plus grand à leur offrir :

« Au nom de Jésus de Nazareth », ils veulent donner à leurs frères et soeurs le salut de Dieu et la vie en abondance. Oui, Jesus les envoie distribuer ni or ni argent (des biens matériels)… Il les envoie remettre l’homme debout, le libérer se ses paralysies culturelles, religieuses ou sociales, pour lui redonner confiance en lui-même et lui faire prendre en charge son propre devenir…

L’homme paralysé est exploité : il est dépendant des autres qui le portent chaque jour à la porte du Temple pour mendier le minimum pour vivre et certainement qu’il doit partager les fruits de sa quête avec ses porteurs…Il n’entre pas dans le temple, il reste à la porte du temple car ce qui l’intéresse, c’est l’aumône des autres… Pierre, au Nom de Jésus de Nazareth le met debout, alors il « entre avec eux dans le Temple…marchant…gambadant et louant Dieu… »

St Irenée dira plus tard que  « la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant qui loue son créateur » C’est exactement ce que Pierre et Jean réalisent en faveur de ce paralytique mendiant devenu un témoin vivant du salut de Dieu au Nom de Jésus-Christ. C’est cela la mission que Dieu confie à Charlot, Blaise et Barnabé.

Chers fils…bientôt frères dans le sacerdoce ministériel, Vous avez été les premiers bénéficiaire de ce salut de Dieu en Jésus-Christ et vous voulez en être les témoins auprès de vos frères et sœurs…Vous avez étudié beaucoup, et vous êtes considérés comme des grands…mais c’est dans le service des autres que vous montrerez votre grandeur car vous voulez imiter et servir le Christ, maître et serviteur, toute votre vie.

Voilà comment je comprends les textes de la Parole de Dieu que vous avez-vous-mêmes choisis pour votre ordination sacerdotale. Vous aurez à mieux nous les expliquer au cours de vos propres célébrations eucharistiques prochaines, mais surtout, vous avez toute votre vie pour les traduire en réalité.

Merci de votre générosité à répondre à l’appel de ce Maître qui n’a ni or ni argent et qui ne sait où reposer la tête…Merci à vos familles humaines, merci à vos éducateurs et à vos accompagnateurs tout au long de votre marche vers l’Autel du Seigneur. Merci à vous tous chers frères et sœurs qui êtes venus de loin ou de près, rendre grâces au Seigneur ave nous…

Que le Seigneur vous donne sa sagesse pour que vous soyiez capables de suivre et d’imiter fidèlement JÉSUS, CHRIST et SERVITEUR, SOURCE de la vie éternelle.

Amen