Sarh... aujourd\'hui et demain !

Lancement de l'année jubilaire de Sarh

Homélie de la Messe de lancement de l’année jubilaire et d’ordination sacerdotale de P.Rodrigue NAORTANGAR  et P.Camille MAYENAN.

 

 

EGLISE-FAMILLE DE DIEU QUI EST A SARH, Frères et sœurs bien aimés de Dieu.

 

Ce jour qu’a fait le Seigneur est un jour de joie Alléluia.

Il n’est pas habituel chez nous de faire une ordination sacerdotale en plein milieu de la semaine et si nous l’avons fait c’est en raison de cette date, c’est en fonction d’un évènement de grande importance dans l’histoire de notre salut. Comme nous le savons tous, c’est le 22.12.1961, que le bienheureux Pape Jean XXIII avait créé le diocèse de Fort-Archambault aujourd’hui Sarh. Nous avons voulu, en prenant une année entière de célébration offrir à toute notre Eglise-Famille de Dieu qui est à Sarh le temps et l’occasion de vivre pleinement des fruits de ce temps de grâces que le Seigneur nous accorde.

Cette année jubilaire coïncide avec les célébrations des cinquantenaires d’indépendance des pays africains dont le nôtre, et la celle du Lycée-Collège St Charles Lwanga. La création du Collège St Charles Lwanga en cette année d’indépendance du Tchad était un signe fort de l’engagement de l’Eglise au service de la jeune nation tchadienne naissante et comment ne pas accueillir cet évènement prophétique comme une grâce du Seigneur et comment ne pas louer la clairvoyance de nos Pères fondateurs de la Compagnie de Jésus.

Nous avons voulu ainsi nous démarquer de la célébration d’un simple anniversaire profane, pour vivre un temps exceptionnel de grâces, un temps de renouvellement spirituel personnel et communautaire et comme un temps de recherche d’un nouvel engagement  plus sensible dans la société et dans l’Eglise. Nous nous situons ainsi dans la tradition biblique et dans la tradition ecclésiale des fêtes et des pèlerinages.

 Nous avons été providentiellement préparés à cette année jubilaire par des évènements ecclésiaux importants : l’année de Saint Paul, l’année sacerdotale et le second synode des Eglises d’Afrique. C’est pourquoi nous puisons abondamment dans les enseignements de ces évènements successifs, à commencer par le thème de cette année jubilaire : « EGLISE-FAMILLE DE DIEU DE SARH, LEVE-TOI ET MARCHE »

Bien plus, le Seigneur nous fait un grand don à l’ouverture de notre année jubilaire : Il va consacrer  prêtres deux jeunes gens Rodrigue NAORTANGAR et MAYENAN Camille qu’il a déjà appelés à la vie religieuse dans la compagnie de Jésus.

L’association de ces trois évènements est le signe et le gage de la fidélité que le Seigneur donne à notre Eglise-Famille de Dieu. Elle est aussi un appel à continuer notre marche ensemble vers les horizons nouveaux où le Christ veut nous entraîner. Ne lui résistons pas. Par delà la réponse au besoin de l’Eglise en ministres pour le culte, la Parole qu’Il nous adresse ce matin nous aide à mieux comprendre le sens et la portée de toute relation à Dieu dans l’Eglise.

La vocation du prophète Samuel n’est pas une mission ponctuelle reçue à un moment de sa vie, pour une durée limitée… On se rappellera que la naissance de Samuel est le fruit de la foi et de prière persévérante de sa mère Anne. Celle-ci l’a offert au Seigneur dès qu’elle l’a sevrée pour servir dans la maison de Dieu. C’est le prêtre Héli qui va aider le petit Samuel à discerner …la voix du Seigneur qui l’appelle …à y répondre généreusement en se rendant disponible.

 

Comme Samuel ceux qui sont consacrés au Seigneur s’engagent dans une mission qui va durer et engager toute leur vie. C’est la mission de parler au nom du Christ pour instruire,  éclairer, réfuter, dénoncer menacer…de toute manière, que cela plaise ou non aux auditeurs. Mais c’est aussi la mission de réconforter, de pacifier, de pardonner, de réconcilier les hommes entre eux et avec Dieu.  

Cette mission a comme exigence fondamentale de l’envoyé, d’être en syntonie permanente avec celui qui en est le Maître, le Christ. L’apôtre Paul l’exprime à sa manière dans le passage de la lettre aux philippiens que nous venons d’écouter :  

« Connaitre Jésus-Christ, la puissance de sa résurrection » et de rester  uni à lui, ayant été saisi par lui… »  

Voilà ce qui tient à cœur à Paul et c’est là tout son projet de vie. C’est  le bien le plus précieux pour lequel il est prêt à tout sacrifier : l’appartenance ethnique, l’origine sociale, les honneurs, les titres, le prestige, les avantages même légitimes ou mérités…Paul est prêt à tout considérer comme du déchet…pour appartenir au Christ.

Comme un athlète en compétition, Paul ne veut pas se laisser distraire et il ne s’encombre pas de choses inutiles…Ainsi, il pourra rester concentré et tendu de toute sa personne vers le prix à gagner …même en oubliant toutes les réussites précédentes… Cette récompense est la même que  le Christ a obtenu auprès de Dieu le Père et à laquelle tout fidèle du Christ est appelé.

Dans l’Evangile, Jésus reprend calmement et développe patiemment l’explication de la parabole du berger et de la porte. Le vrai berger, le berger par vocation est celui qui passe sa vie à donner la vie à son troupeau. Celui qui ne s’occupe du troupeau qu’occasionnellement ou par un intérêt matériel est qualifié de mercenaire… le troupeau ne compte pas vraiment pour lui…et il est prêt à fuir quand le troupeau est menacé par un brigand ou par le loup….

-          Jésus se situe comme le Pasteur promis par Dieu à

Israël en Ez 34. Il vient remplir les attentes du peuple de Dieu qui erre comme un troupeau sans berger…

-          Jésus connait (i.e. aime) chacune des brebis du

troupeau…il est disponible… il donne volontairement et gratuitement sa vie par amour pour la vie du troupeau,  pour lui assurer sécurité et pâturage. L’amour qu’il porte à ce troupeau procède de sa relation avec Dieu :

 « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent comme le Père me connaît et que je connais le Père »

-          L’attention de Jésus ne se limite pas seulement pas

seulement au troupeau de l’intérieur de l’enclos…mais il y’a d’autres brebis à l’extérieur et qui attendent d’entendre distinctement la voix du vrai berger parmi la cacophonie des voix et des appels. Celles-là aussi sont appelées à  rejoindre les autres du troupeau du Christ. La mission du Christ consiste essentiellement à « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés… » (Jn 11,52). Il a accompli cette mission au prix de sa vie et il veut y associer deux jeunes  gens aujourd’hui.

Chers frères et fils Camille et Rodrigue, c’est là le chemin que vous trace Christ lui-même... Samuel, Paul l’ont emprunté ainsi que vos illustres pères fondateurs de la Compagnie de Jésus. A l’action de grâces pour votre ordination sacerdotale, nous avons la joie d’associer celle de votre aîné et compagnon, Mgr Charles VANDAME. En effet, nous célébrons solennellement aujourd’hui  son Jubilé sacerdotal et nous rendons grâces au Seigneur pour l’exemple qu’il nous donne.

Après des années la vie de Mgr Charles Vandame a eu comme centre de gravité le Tchad : comme scholastique en régence, comme prêtre missionnaire et environ 22 ans de bons et loyaux services de comme archevêque de N’Djamena et Président de la CET, il aurait pu se contenter d’une retraite bien méritée, mais il a voulu donner le restant de ses années au service de l’Eglise du Tchad comme Père spirituel au Grand séminaire de Saint Mbaga Tuzinde.

A travers lui, c’est toute la génération des missionnaires qui ont contribué à la fondation de notre Eglise-Famille de Dieu que nous voulons honorer ce matin et pour lesquels nous voulons rendre grâces au Seigneur. Nous voulons évoquer en particulier le visage débonnaire de le Père-fondateur de notre Eglise-Famille Mgr Henri VENIAT, «  Homme de nulle part ». Par delà sa timidité et sa modestie c’était un grand homme de foi. Il a nuit et jour  pendant 25 ans su veiller comme le bon pasteur  sur cette portion de son peuple que Dieu lui a confiée.

D’autres personnes célèbreront qui un jubilé de baptême ou de mariage en cette année sainte. Nous ne pouvons pas ne pas évoquer ici la figure d’une personne parmi les témoins de la naissance de notre Eglise-Famille que le Seigneur vient de rappeler à lui, la maitresse Antoinette TAMNAR BALIMBA. Elle est présente à notre célébration, car elle est entrée dans la communauté céleste  des saints et saintes de notre Eglise-Famille et qui ne cessent d’intercéder pour nous.

Chers frères et sœurs bien aimés de Dieu, avec le psalmiste disons simplement « Comment rendrons-nous au Seigneur tous les biens qu’il nous a faits… » Nous n’avons que nos mains et nos voix à lever vers Lui pour lui rendre grâces et invoquer son Nom ainsi que sa bénédiction... En cette année de grâces, ne manquons donc aucune occasion pour dire merci au Seigneur.

Commençons dès ce matin : bénissons-le, acclamons-le, louons-le, magnifions-le…et quoi encore ?

Exultons et rendons-lui gloire …car son amour pour nous est fort et sa fidélité demeure d’âge en âge. AMEN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



25/12/2010
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