Homélie de la Messe de clôture du jubilé du Lycée-Collège Charles Lwanga L
Chers
amis Collégiens du LCCL, anciens et jeunes,
Chers Frères et Sœurs, bien aimés de Dieu.
Nous voici ce matin au sommet de la célébration de notre jubilé des 50 ans de vie du Collège Charles Lwanga pour rendre compte au Seigneur de ce que nous avons vécu en ces jours. Nous avons vécu d’intenses moments d’émotion, de partage, de réflexions et de joie. Nous venons les offrir au Seigneur, car c’est Lui la source de toute bénédiction et de toute joie. C’est grâce à Lui que nous sommes encore debout à célébrer notre cinquantenaire.
Dans cette célébration, nous ne sommes pas seuls, tous les anciens défunts que nous avons évoqués sont avec nous car notre culture nous dit : « les morts ne sont pas morts… » à plus forte raison notre foi chrétienne : tous vivent dans le Seigneur et partagent notre vie dans la communion des saints. Nous voulons en cette Eucharistie n’oublier personne de ceux et celles qui, pendant cinquante, ans à tous les niveaux ont donné de leur vie au service du LCCL.
Nous nous rendons grâce au Seigneur du don de la foi et du chemin tracé par St Charles Lwanga et ses compagnons qui ont prouvé que le Royaume de Dieu appartient aux petits et aux humbles. C’est toute l’Eglise universelle qui célèbre aujourd’hui la mémoire de ces jeunes pages d’un roitelet nègre dans une région très enclavée d’Afrique orientale.
L’accueil des non-juifs dans la communauté des disciples ne fut pas chose aisée comme nous le savons dans l’histoire de l’Eglise naissante et dans ce passage d’Evangile, Jésus considère l’avènement des païens à la foi comme l’accomplissement de l’œuvre que le Père lui a confiée et donc l’heure est venue. L’œuvre qu’il a eu mission d’accomplir est de « rassembler dans l’unité tous les enfants des enfants de Dieu dispersés » (Jn 11,52)…
Mais c’est au prix de sa vie qu’il la réalise…: « si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais ‘il meurt, il donnera beaucoup de fruits » Jn 12,24…Celui qui aime sa vie la perdra, celui qui perd sa vie à cause de moi et de l’Evangile, la conservera en vie éternelle…C’est le message silencieux de tous ceux qui ont accepté de suivre le Christ et de l’imiter parfois jusqu’au don de leur vie comme témoignage de leur foi totale en lui.
Le pari est donc de « se conserver » et donc de « rester seul » ou « mourir pour générer la vie ». C’est dans la mort de Jésus que le salut est ouvert à tous les hommes… C’est élevé sur la croix que le Fils de l’homme attire à lui tous les hommes sans distinction aucune.
Ce que St Paul appelle « la folie de la croix » a entraîné à l’imitation du Christ, des hommes et des femmes de tous les âges de toutes les générations et de toutes les latitudes à investir leur vie pour la cause de Jésus-Christ… et Jésus-Christ leur donne en partage la gloire qui en découle.
Le sang des martyrs est devenu la semence des chrétiens disait Tertullien en voyant la prolifération des fidèles malgré l’atroce persécution des chrétiens par les lois impériales romaines. La foule immense d’hommes et de femmes vêtus de blanc que St jean voit devant le trône de l’Agneau, c’est la multitude des témoins de leur foi, ceux et celles qui ont suivi le Christ au mépris de leur vie, des convenances culturelles ou religieuses traditionnelles, ou des honneurs ou des avantages sociaux…ils ont blanchi leur vêtement dans le sang de l’Agneau…
Quand on sait que le sang est rouge, comment peut-il rendre blanc un vêtement qui y est trempé ?Cela veut dire que le baptême configure le croyant au Christ et le rend capable de s’identifier à lui dans son existence jusqu’au don total de sa vie par amour pour Dieu et pour les autres. Donner sa vie pour les autres se fait de plusieurs façons :
- se consacrer totalement à leur service
- ne vivre que pour les autres
- accepter de perdre sa vie pour sauver celle des autres ou pour la gloire de Dieu.
Les martyrs de l’Ouganda que nous célébrons aujourd’hui sont des baptisés comme nous. Ils sont des jeunes gens pour la plupart, formés à servir le roi et sa cour, à obéir aveuglement à leur souverain. Comment et où ont –ils trouver les ressources qui les ont rendu capables de résister à la passion tyrannique du roi Mwanga…
C’est dans la foi totale et dans la solidarité entre eux ses pages. Ils venaient des différentes régions du Buganda et des petits royaumes vassaux. Ils ont eu un esprit de corps pour se soutenir dans l’épreuve quand certains parents voulaient persuader leurs enfants de renier la foi chrétienne pour sauver leur tête…Rien n’y fit. Ils ont marché résolument vers le bûcher de Namougongo.
C’est St Charles Lwanga proclamé par le pape Pie XII, patron de la jeunesse d’Afrique noire et ses compagnons martyrs que les Pères fondateurs du Collège ont choisis et proposés comme modèles à imiter dans la pratiques des valeurs humaines et des vertus de la vie chrétienne. Ils auraient pu nommer ce Collège St Ignace ou quelque autre saint fondateur de la Compagnie.
Cette option pour l’Afrique ne s’est pas arrêté là…la Paroisse de Békamba sera mis sous le patronage SS martyrs de l’Ouganda et quelques années plus tard, la Paroisse de Bégou sera également mis sous le patronage de St Kisito, le plus jeune des pages qui n’avait que douze ans. J’étais en 6° lors de leur canonisation en 1964 et nous rêvions tous de devenir des « Kisito ». Aujourd’hui, avec l’âge nous devons rêver dêtre comme le Joseph Mukasa Balikudembé ou Mathias Mulumba Kalemba….
Chers fères, chères soeurs, ne nous contentons pas de contempler ou d’admirer ces héros. Nous sommes invités à les imiter dans nos différentes responsabilités et engagements dans la société ou dans l’Eglise. Ce sont les ancêtres de notre foi. Si la jeunesse africaine est toujours riche de générosité et de courage, elle manque d’encadrement et de soutien que les jeunes martyrs ont trouvés auprès de Charles Lwanga et des aînés.
Chers amis CCLois, anciens et jeunes,
Dans nos échanges et nos réflexions, nous avons
pris conscience de ce que nous aînés avons à faire pour encourager, soutenir et
développer l’œuvre d’éducation du LCCL dont nous avons bénéficié. Prenons
l’engagement pour les 50 années à venir de redoubler d’ardeur dans le service de Dieu et du pays par le
témoignage de notre vie religieuse et sociale.
Rappelons-nous toujours que nous sommes le sel de la terre et la lumière du monde nous dit le Seigneur. Soyons le partout et toujours. Demandons au Seigneur en cette Eucharistie de bénir nos résolutions et de disposer nos cœurs à la recherche de la vérité dans le dialogue et la concertation.Que St Charles Lwanga et ses compagnons nous y aident. Amen
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